Marianne Ferrer, l’illustratrice de la fameuse collection L’extraordinaire voyage de la bande à Bébert nous fait découvrir son univers artistique dans cette entrevue ! Elle nous explique son processus créatif et comment elle a trouvé l’inspiration pour la réalisation des albums Un pique-nique au soleil et Une fête sous la lune.
A quoi ressemble l’aménagement de votre studio ?
Mon environnement de travail doit toujours être confortable et chaleureux pour que je puisse être de bonne humeur lorsque je dessine ou je peins. Que je travaille de mon grand bureau, de ma chambre ou de la table de la cuisine, il est important pour moi d’être toujours face à la fenêtre. Je m’inspire autant que possible de l’extérieur et du soleil (et je m’assure que mes plantes sont heureuses aussi) ! Je suis également entourée de tout mon matériel artistique et de pinces à cheveux de toutes sortes pour empêcher mes longs cheveux de plonger dans l’eau ou de tacher mes illustrations. J’ai aussi mon ordinateur portable pour pouvoir écouter de la musique ou des films pendant que je travaille.
Comment commencez-vous un projet comme Un pique-nique au soleil ? À quoi ressemble votre processus créatif ?
Je commence toujours par lire plusieurs fois le manuscrit envoyé par l’éditeur. De cette façon, je peux commencer à visualiser les personnages, le cadre et le tempo.
Une fois que j’ai une meilleure idée de la direction que je veux prendre, il est temps de faire les croquis ! Je me fais une feuille pleine de petits espaces vierges pour pouvoir dessiner dessus sans me laisser distraire par les détails. On se concentre sur le mouvement et la composition lorsque l’espace de dessin est tout petit. Pour le brainstorming, plus le papier est bon marché, mieux c’est. Dessinez au dos d’un courrier indésirable, d’un reçu, d’un papier d’imprimante – tout type de papier sur lequel vous ne vous sentez pas obligé d’être très précis fonctionne bien !
Lorsque je m’apprête à peindre, je commence toujours par créer une palette distincte et limitée sur une feuille de papier à laquelle je peux me référer. Cela permet de garder une certaine cohérence tout au long du livre. J’aime aussi utiliser la couleur comme un outil narratif supplémentaire.
Vos illustrations sont constituées de couleurs chaudes et de textures complexes. Quels types d’outils artistiques utilisez-vous ?
Je suis une grande fan des techniques traditionnelles en général, mais mes outils de base sont l’aquarelle et la gouache. Il y a quelque chose de particulier dans la façon dont les pigments se déposent sur le papier lorsque l’eau sèche. La façon dont ils se mélangent, les couches que vous pouvez superposer et la luminosité que vous pouvez faire ressortir des couleurs sont impossibles à reproduire complètement en numérique. Cela me permet d’être plus productive ! Je ne peux pas revenir en arrière en appuyant sur un bouton à l’infini, je dois m’investir dans chaque coup de pinceau !
Avez-vous écouté la musique des livres pour vous inspirer pendant la création des illustrations ?
Oui, j’ai beaucoup écouté la musique des albums ! Elle est tellement intemporelle. Cela m’a inspiré pour créer des personnages qui ont l’air d’exister depuis de nombreuses générations. À d’autres moments, lorsque j’avais juste besoin de peindre et de me concentrer, je mettais beaucoup de bandes sonores de pluie et de sons de la forêt. J’avais l’impression de faire le voyage avec eux et c’était le bruit de fond immersif idéal.
Dans les deux contes, des chansons sont parsemées dans le récit. Comment avez-vous pu créer les mises en page et des scènes pouvant accueillir les chansons et l’histoire ?
J’ai d’abord dû faire de la place pour les paroles et construire la mise en page autour d’elles. J’ai eu l’idée de les incorporer sur un fond sombre qui contrasterait avec le reste du texte. J’ai utilisé des bulles, des arbres et toutes sortes de formes sombres pour les séparer tout en restant dans le thème de la page. J’ai fait en sorte que les paroles soient davantage un élément de composition des illustrations, plutôt qu’un corps de texte qui pourrait être confondu avec l’histoire, ça permet d’obtenir des pages plus dynamiques et plus intéressantes.
Quelle est votre illustration préférée d’Un pique-nique au soleil ?
Il y a tellement d’illustrations que j’ai adoré faire dans ce livre ! Cependant, l’illustration pour laquelle j’ai un faible est celle qui montre le patchwork d’animaux dans le bateau alors qu’ils passent devant les palmiers roses. Elle est un peu plus abstraite et met en valeur la palette de couleurs d’une manière graphique.
Quelles sont vos autres sources d’inspiration pour votre travail ?
Je m’inspire de beaucoup de choses, principalement de la nature, des mouvements artistiques et de l’histoire de l’art, de l’artisanat en tout genre, et de bien d’autres choses encore. J’essaie de garder l’œil ouvert sur tout, car on ne sait jamais ce qui peut stimuler la créativité et faire naître des idées. Pour cette collection, j’ai fortement été inspirée par les tapisseries médiévales et l’art populaire en particulier.
À propos de Marianne Ferrer
Née au Venezuela, Marianne Ferrer habite au Canada depuis 1998. Elle a fait des études en design graphique à l’Université du Québec à Montréal. Elle a été finaliste au Prix des libraires du Québec en 2018 pour le livre Le jardin invisible.
Découvrez les albums de la collection L’extraordinaire voyage de la bande à Bébert.
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Dans l’univers de l’illustratrice Marianne Ferrer
Marianne Ferrer, l’illustratrice de la fameuse collection L’extraordinaire voyage de la bande à Bébert nous fait découvrir son univers artistique dans cette entrevue ! Elle nous explique son processus créatif et comment elle a trouvé l’inspiration pour la réalisation des albums Un pique-nique au soleil et Une fête sous la lune.
A quoi ressemble l’aménagement de votre studio ?
Mon environnement de travail doit toujours être confortable et chaleureux pour que je puisse être de bonne humeur lorsque je dessine ou je peins. Que je travaille de mon grand bureau, de ma chambre ou de la table de la cuisine, il est important pour moi d’être toujours face à la fenêtre. Je m’inspire autant que possible de l’extérieur et du soleil (et je m’assure que mes plantes sont heureuses aussi) ! Je suis également entourée de tout mon matériel artistique et de pinces à cheveux de toutes sortes pour empêcher mes longs cheveux de plonger dans l’eau ou de tacher mes illustrations. J’ai aussi mon ordinateur portable pour pouvoir écouter de la musique ou des films pendant que je travaille.
Comment commencez-vous un projet comme Un pique-nique au soleil ? À quoi ressemble votre processus créatif ?
Je commence toujours par lire plusieurs fois le manuscrit envoyé par l’éditeur. De cette façon, je peux commencer à visualiser les personnages, le cadre et le tempo.
Une fois que j’ai une meilleure idée de la direction que je veux prendre, il est temps de faire les croquis ! Je me fais une feuille pleine de petits espaces vierges pour pouvoir dessiner dessus sans me laisser distraire par les détails. On se concentre sur le mouvement et la composition lorsque l’espace de dessin est tout petit. Pour le brainstorming, plus le papier est bon marché, mieux c’est. Dessinez au dos d’un courrier indésirable, d’un reçu, d’un papier d’imprimante – tout type de papier sur lequel vous ne vous sentez pas obligé d’être très précis fonctionne bien !
Lorsque je m’apprête à peindre, je commence toujours par créer une palette distincte et limitée sur une feuille de papier à laquelle je peux me référer. Cela permet de garder une certaine cohérence tout au long du livre. J’aime aussi utiliser la couleur comme un outil narratif supplémentaire.
Vos illustrations sont constituées de couleurs chaudes et de textures complexes. Quels types d’outils artistiques utilisez-vous ?
Je suis une grande fan des techniques traditionnelles en général, mais mes outils de base sont l’aquarelle et la gouache. Il y a quelque chose de particulier dans la façon dont les pigments se déposent sur le papier lorsque l’eau sèche. La façon dont ils se mélangent, les couches que vous pouvez superposer et la luminosité que vous pouvez faire ressortir des couleurs sont impossibles à reproduire complètement en numérique. Cela me permet d’être plus productive ! Je ne peux pas revenir en arrière en appuyant sur un bouton à l’infini, je dois m’investir dans chaque coup de pinceau !
Avez-vous écouté la musique des livres pour vous inspirer pendant la création des illustrations ?
Oui, j’ai beaucoup écouté la musique des albums ! Elle est tellement intemporelle. Cela m’a inspiré pour créer des personnages qui ont l’air d’exister depuis de nombreuses générations. À d’autres moments, lorsque j’avais juste besoin de peindre et de me concentrer, je mettais beaucoup de bandes sonores de pluie et de sons de la forêt. J’avais l’impression de faire le voyage avec eux et c’était le bruit de fond immersif idéal.
Dans les deux contes, des chansons sont parsemées dans le récit. Comment avez-vous pu créer les mises en page et des scènes pouvant accueillir les chansons et l’histoire ?
J’ai d’abord dû faire de la place pour les paroles et construire la mise en page autour d’elles. J’ai eu l’idée de les incorporer sur un fond sombre qui contrasterait avec le reste du texte. J’ai utilisé des bulles, des arbres et toutes sortes de formes sombres pour les séparer tout en restant dans le thème de la page. J’ai fait en sorte que les paroles soient davantage un élément de composition des illustrations, plutôt qu’un corps de texte qui pourrait être confondu avec l’histoire, ça permet d’obtenir des pages plus dynamiques et plus intéressantes.
Quelle est votre illustration préférée d’Un pique-nique au soleil ?
Il y a tellement d’illustrations que j’ai adoré faire dans ce livre ! Cependant, l’illustration pour laquelle j’ai un faible est celle qui montre le patchwork d’animaux dans le bateau alors qu’ils passent devant les palmiers roses. Elle est un peu plus abstraite et met en valeur la palette de couleurs d’une manière graphique.
Quelles sont vos autres sources d’inspiration pour votre travail ?
Je m’inspire de beaucoup de choses, principalement de la nature, des mouvements artistiques et de l’histoire de l’art, de l’artisanat en tout genre, et de bien d’autres choses encore. J’essaie de garder l’œil ouvert sur tout, car on ne sait jamais ce qui peut stimuler la créativité et faire naître des idées. Pour cette collection, j’ai fortement été inspirée par les tapisseries médiévales et l’art populaire en particulier.
À propos de Marianne Ferrer
Née au Venezuela, Marianne Ferrer habite au Canada depuis 1998. Elle a fait des études en design graphique à l’Université du Québec à Montréal. Elle a été finaliste au Prix des libraires du Québec en 2018 pour le livre Le jardin invisible.
Découvrez les albums de la collection L’extraordinaire voyage de la bande à Bébert.