À l’occasion de la sortie de la nouvelle collection « Une histoire, une chanson, » Han Han l’auteure et l’illustratrice du livre « Un concert d’été au clair de Lune » nous parle de son expérience et de ces beaux souvenirs qui l’ont aidé à la réalisation de ce livre qui prend vie en Chine.
Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire Un concert d’été au clair de lune ?
Début 2013, mon mari et moi avons emménagé dans une nouvelle maison à l’extérieur de Pékin. En avril, la plante clivia que nous avons depuis plusieurs années a soudainement fleuri, et avec elle nous avons eu une belle surprise, j’étais enceinte. Un concert d’été au clair de lune est entré dans ma vie de trentenaire aux côtés de mon fils aîné, Shell. Lorsque le clivia a fleuri, j’ai écrit l’histoire d’un seul trait, avec un profond attachement à mon enfance.
Quand j’étais enfant, mes parents et moi avons déménagé plusieurs fois, mais dans mes souvenirs le décor de ma maison d’enfance a toujours été un bâtiment du type dortoir situé sur le campus de l’école primaire où travaillait ma mère. J’y ai vécu 12 merveilleuses années, de l’âge de cinq ans jusqu’à mon départ à l’université à 17 ans. On ne manquait jamais de jouer et de chanter dans notre maison, mon père organisait divers activités et jeux dans la cour de récréation pour les enseignants. Toutes les familles se partageait la bonne nourriture qu’ils cuisinaient et les enfants jouaient à cache-cache dans tous les coins du campus.
Ce sont ces souvenirs, lorsqu’on jouait avec les amis et qu’on était entouré de voisins qui étaient comme une famille, qui me manquent. Mon enfance est aussi longue que l’ère des dinosaures dans mon cœur, et la vie de ce quartier qui rayonnait à travers ce campus était tout mon univers.
J’ai déversé cette nostalgie dans Un concert au clair de lune, il ne suffit pas d’avoir de la matière et des émotions pour former une histoire, l’histoire a besoin d’une occasion et d’un fil conducteur pour relier tous les souvenirs et les émotions de l’enfance dans mon esprit. Une histoire simple et riche est en fait la plus difficile à raconter. Après avoir étudié un grand nombre d’excellents livres internationaux pour enfants, j’ai pu intégrer le rythme et la cadence uniques des livres à illustrations dans mon écriture.
Un concert d’été au clair de lune a été un long processus, de la gestation émotionnelle qui s’est construite tout au long de mon enfance, à l’écriture de l’histoire jusqu’à sa transformation en livre.
Quelles étaient vos histoires préférées étant enfant ?
Dès l’âge de cinq ou six ans, ma mère me commandait chaque année des livres illustrés pour enfants. Je me souviens encore de plusieurs histoires, dont les illustrations aux couleurs chaudes d’un conducteur d’ours livrant des tulipes aux animaux et les dessins en noir et blanc des voyages d’un explorateur des hauts plateaux, là où j’ai appris pour la première fois l’existence du cordyceps magique.
Il y avait aussi une histoire populaire sur l’origine des ciseaux Koizumi, d’où sont nés les célèbres ciseaux Zhang Xiaoquan. De puissants dessins en noir et blanc racontaient l’histoire de Zhang Xiaoquan qui avait attrapé deux pythons féroces dans son village et les avait enroulés pour en faire des ciseaux. Trente ans plus tard, chaque fois que je me rappelle mes premières lectures, les intrigues et les images de ces trois histoires, ça semble être devenu le papier peint d’une pièce de mon cerveau qui ne s’efface jamais.
Lorsque j’ai été capable de lire des histoires plus longues, je suis devenu passionnée des contes de fées classiques du monde entier, tels que les contes de Grimms et de Hans Christian Andersen, Alice au pays des merveilles et le Magicien d’Oz, ainsi que de nombreux contes populaires chinois et les œuvres d’un grand écrivain chinois de contes de fées, Zheng Yuanjie. Les histoires et les images fantastiques d’Alice au pays des merveilles et du Magicien d’Oz ont tellement marquées mon enfance que je confonds parfois entre la réalité et mon imagination, c’est comme si ça avait été mes propres aventures.
Les dessins animés de ces histoires classiques m’ont toujours étreint le cœur, eux aussi. Je me rappelle encore comment je pouvais sentir la chaleur et la douleur des orteils de la petite sirène sur le sol quand elle marchait, et comment j’étais triste quand elle s’est finalement transformée en écume de mer.
En plus d’être auteure, vous avez également illustré plusieurs livres populaires pour enfants. Quelle a été votre expérience en illustrant votre propre histoire ?
Après plusieurs années passées à étudier l’illustration de livres et avec l’expérience accumulée, j’ai écrit Un concert d’été au clair de lune en une seule fois. Au début, l’illustration du livre n’a pas fonctionné comme prévue, dans mes premiers essais on ne ressentait pas vraiment les émotions de l’histoire.
Mon éditeur m’a suggéré de faire une pause et d’aller au-delà de mes souvenirs pour examiner cette nuit d’été, le campus niché dans une petite ville, et les vies et histoires de mes anciens voisins. « Prenez le point de vue de Dieu et dessinez la scène sous le clair de lune », m’a-t-il suggéré, ses mots ont instantanément illuminé ma mémoire. À ce moment-là, les scènes idylliques des collines vertes, de l’eau et les images chaleureuses de la vie dans mon quartier me sont revenues en mémoire.
Armé de mes outils de dessin, je suis rentré dans le sud pour élever mon bébé avec mes parents. Pendant mon séjour dans ma ville natale, je me suis arrêtée à l’école primaire que j’ai fréquentée à plusieurs reprises pour m’inspirer et parler à mes anciens voisins dont beaucoup travaillent et vivent encore là-bas. Mes parents ont pris leur retraite, mes amis d’enfance sont devenus parents, et les années ont laissé des traces profondes et légères sur les visages de chacun mais nous nous sommes parlé comme avant.
Un voisin m’a dit que l’école allait bientôt être démolie et que le campus et le bâtiment des dortoirs dans lequel nous vivions allaient bientôt disparaître dans les limites de la ville en expansion. Les anciens collègues de ma mère quittaient un à un le campus, qui avait abrité les souvenirs de nombreuses personnes pendant près de 30 ans. Lors d’une de mes visites, j’ai grimpé au dernier étage du bâtiment de l’école, j’ai étalé mon papier à dessin et j’ai une fois de plus dessiné le campus et les tours qui m’entouraient, tandis que la lueur du coucher du soleil m’enveloppait de sa couleur rouge.
Après avoir peint le premier panorama du Concert au clair de lune d’été, je suis restée debout à ma table et j’ai regardé avec nostalgie l’endroit où j’avais vécu autrefois, la lumière des vagues scintillantes encore sur le papier mouillé, et la brise fraîche du soir semblait transporter l’odeur de la terre dans mon cœur. Des larmes ont coulées. C’est ma ville natale, le monde de mon enfance, et je pense avoir capturé son essence ! La petite ville dans le sud brumeux, les collines au loin, l’air humide, et la périphérie de la ville remplie de l’odeur des étangs et des légumes qui poussent sur le sol.
Qu’aimeriez-vous que les lecteurs retiennent de votre histoire ?
J’aimerais répondre à cette question avec les paroles de quelques lecteurs. Une lectrice, camarade de classe d’un cousin, a écrit une longue réponse qu’elle m’a transmise. Voici l’un de ses paragraphes :
« Ce livre d’images m’a soudain fait réaliser que je néglige maintenant la beauté que j’appréciais quand j’étais enfant. Lorsque vous vous sentez irritable, buvez un verre d’eau frais, mettez de la musique légère et apaisante, fermez les yeux et pensez aux personnes et aux choses qui vous entourent. Les modes de vie urbains très chargés nous font oublier le charme de la vie. Après avoir lu Un concert d’été au clair de lune, mon cœur était inexplicablement apaisé et ému. Nos vies sont merveilleuses ».
J’ai également rencontré un lecteur lors d’une séance de dédicace au Salon international du livre pour enfants de Shanghai, qui m’a demandé d’écrire un message sur la première page de son exemplaire d’Un concert d’été au clair de lune : « Vous devez faire quelque chose pour rendre le monde plus beau. »
Je pense que chacun reçoit un cadeau unique dans son enfance et attend de l’ouvrir au bon moment. J’ai ouvert le mien à l’âge de 30 ans, lorsque j’ai créé ce livre illustré. J’espère qu’à travers cette histoire je transmets la beauté et la chaleur, nous devrions chérir chaque moment y compris les aspects les plus ordinaires et les plus authentiques de la vie.
Un concert d’été est disponible dès maintenant au Québec et dès le printemps 2022 en France : Découvrir
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Invitation au voyage avec « Un concert d’été au clair de lune » par Han Han
À l’occasion de la sortie de la nouvelle collection « Une histoire, une chanson, » Han Han l’auteure et l’illustratrice du livre « Un concert d’été au clair de Lune » nous parle de son expérience et de ces beaux souvenirs qui l’ont aidé à la réalisation de ce livre qui prend vie en Chine.
Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire Un concert d’été au clair de lune ?
Début 2013, mon mari et moi avons emménagé dans une nouvelle maison à l’extérieur de Pékin. En avril, la plante clivia que nous avons depuis plusieurs années a soudainement fleuri, et avec elle nous avons eu une belle surprise, j’étais enceinte. Un concert d’été au clair de lune est entré dans ma vie de trentenaire aux côtés de mon fils aîné, Shell. Lorsque le clivia a fleuri, j’ai écrit l’histoire d’un seul trait, avec un profond attachement à mon enfance.
Quand j’étais enfant, mes parents et moi avons déménagé plusieurs fois, mais dans mes souvenirs le décor de ma maison d’enfance a toujours été un bâtiment du type dortoir situé sur le campus de l’école primaire où travaillait ma mère. J’y ai vécu 12 merveilleuses années, de l’âge de cinq ans jusqu’à mon départ à l’université à 17 ans. On ne manquait jamais de jouer et de chanter dans notre maison, mon père organisait divers activités et jeux dans la cour de récréation pour les enseignants. Toutes les familles se partageait la bonne nourriture qu’ils cuisinaient et les enfants jouaient à cache-cache dans tous les coins du campus.
Ce sont ces souvenirs, lorsqu’on jouait avec les amis et qu’on était entouré de voisins qui étaient comme une famille, qui me manquent. Mon enfance est aussi longue que l’ère des dinosaures dans mon cœur, et la vie de ce quartier qui rayonnait à travers ce campus était tout mon univers.
J’ai déversé cette nostalgie dans Un concert au clair de lune, il ne suffit pas d’avoir de la matière et des émotions pour former une histoire, l’histoire a besoin d’une occasion et d’un fil conducteur pour relier tous les souvenirs et les émotions de l’enfance dans mon esprit. Une histoire simple et riche est en fait la plus difficile à raconter. Après avoir étudié un grand nombre d’excellents livres internationaux pour enfants, j’ai pu intégrer le rythme et la cadence uniques des livres à illustrations dans mon écriture.
Un concert d’été au clair de lune a été un long processus, de la gestation émotionnelle qui s’est construite tout au long de mon enfance, à l’écriture de l’histoire jusqu’à sa transformation en livre.
Quelles étaient vos histoires préférées étant enfant ?
Dès l’âge de cinq ou six ans, ma mère me commandait chaque année des livres illustrés pour enfants. Je me souviens encore de plusieurs histoires, dont les illustrations aux couleurs chaudes d’un conducteur d’ours livrant des tulipes aux animaux et les dessins en noir et blanc des voyages d’un explorateur des hauts plateaux, là où j’ai appris pour la première fois l’existence du cordyceps magique.
Il y avait aussi une histoire populaire sur l’origine des ciseaux Koizumi, d’où sont nés les célèbres ciseaux Zhang Xiaoquan. De puissants dessins en noir et blanc racontaient l’histoire de Zhang Xiaoquan qui avait attrapé deux pythons féroces dans son village et les avait enroulés pour en faire des ciseaux. Trente ans plus tard, chaque fois que je me rappelle mes premières lectures, les intrigues et les images de ces trois histoires, ça semble être devenu le papier peint d’une pièce de mon cerveau qui ne s’efface jamais.
Lorsque j’ai été capable de lire des histoires plus longues, je suis devenu passionnée des contes de fées classiques du monde entier, tels que les contes de Grimms et de Hans Christian Andersen, Alice au pays des merveilles et le Magicien d’Oz, ainsi que de nombreux contes populaires chinois et les œuvres d’un grand écrivain chinois de contes de fées, Zheng Yuanjie. Les histoires et les images fantastiques d’Alice au pays des merveilles et du Magicien d’Oz ont tellement marquées mon enfance que je confonds parfois entre la réalité et mon imagination, c’est comme si ça avait été mes propres aventures.
Les dessins animés de ces histoires classiques m’ont toujours étreint le cœur, eux aussi. Je me rappelle encore comment je pouvais sentir la chaleur et la douleur des orteils de la petite sirène sur le sol quand elle marchait, et comment j’étais triste quand elle s’est finalement transformée en écume de mer.
En plus d’être auteure, vous avez également illustré plusieurs livres populaires pour enfants. Quelle a été votre expérience en illustrant votre propre histoire ?
Après plusieurs années passées à étudier l’illustration de livres et avec l’expérience accumulée, j’ai écrit Un concert d’été au clair de lune en une seule fois. Au début, l’illustration du livre n’a pas fonctionné comme prévue, dans mes premiers essais on ne ressentait pas vraiment les émotions de l’histoire.
Mon éditeur m’a suggéré de faire une pause et d’aller au-delà de mes souvenirs pour examiner cette nuit d’été, le campus niché dans une petite ville, et les vies et histoires de mes anciens voisins. « Prenez le point de vue de Dieu et dessinez la scène sous le clair de lune », m’a-t-il suggéré, ses mots ont instantanément illuminé ma mémoire. À ce moment-là, les scènes idylliques des collines vertes, de l’eau et les images chaleureuses de la vie dans mon quartier me sont revenues en mémoire.
Armé de mes outils de dessin, je suis rentré dans le sud pour élever mon bébé avec mes parents. Pendant mon séjour dans ma ville natale, je me suis arrêtée à l’école primaire que j’ai fréquentée à plusieurs reprises pour m’inspirer et parler à mes anciens voisins dont beaucoup travaillent et vivent encore là-bas. Mes parents ont pris leur retraite, mes amis d’enfance sont devenus parents, et les années ont laissé des traces profondes et légères sur les visages de chacun mais nous nous sommes parlé comme avant.
Un voisin m’a dit que l’école allait bientôt être démolie et que le campus et le bâtiment des dortoirs dans lequel nous vivions allaient bientôt disparaître dans les limites de la ville en expansion. Les anciens collègues de ma mère quittaient un à un le campus, qui avait abrité les souvenirs de nombreuses personnes pendant près de 30 ans. Lors d’une de mes visites, j’ai grimpé au dernier étage du bâtiment de l’école, j’ai étalé mon papier à dessin et j’ai une fois de plus dessiné le campus et les tours qui m’entouraient, tandis que la lueur du coucher du soleil m’enveloppait de sa couleur rouge.
Après avoir peint le premier panorama du Concert au clair de lune d’été, je suis restée debout à ma table et j’ai regardé avec nostalgie l’endroit où j’avais vécu autrefois, la lumière des vagues scintillantes encore sur le papier mouillé, et la brise fraîche du soir semblait transporter l’odeur de la terre dans mon cœur. Des larmes ont coulées. C’est ma ville natale, le monde de mon enfance, et je pense avoir capturé son essence ! La petite ville dans le sud brumeux, les collines au loin, l’air humide, et la périphérie de la ville remplie de l’odeur des étangs et des légumes qui poussent sur le sol.
Qu’aimeriez-vous que les lecteurs retiennent de votre histoire ?
J’aimerais répondre à cette question avec les paroles de quelques lecteurs. Une lectrice, camarade de classe d’un cousin, a écrit une longue réponse qu’elle m’a transmise. Voici l’un de ses paragraphes :
« Ce livre d’images m’a soudain fait réaliser que je néglige maintenant la beauté que j’appréciais quand j’étais enfant. Lorsque vous vous sentez irritable, buvez un verre d’eau frais, mettez de la musique légère et apaisante, fermez les yeux et pensez aux personnes et aux choses qui vous entourent. Les modes de vie urbains très chargés nous font oublier le charme de la vie. Après avoir lu Un concert d’été au clair de lune, mon cœur était inexplicablement apaisé et ému. Nos vies sont merveilleuses ».
J’ai également rencontré un lecteur lors d’une séance de dédicace au Salon international du livre pour enfants de Shanghai, qui m’a demandé d’écrire un message sur la première page de son exemplaire d’Un concert d’été au clair de lune : « Vous devez faire quelque chose pour rendre le monde plus beau. »
Je pense que chacun reçoit un cadeau unique dans son enfance et attend de l’ouvrir au bon moment. J’ai ouvert le mien à l’âge de 30 ans, lorsque j’ai créé ce livre illustré. J’espère qu’à travers cette histoire je transmets la beauté et la chaleur, nous devrions chérir chaque moment y compris les aspects les plus ordinaires et les plus authentiques de la vie.
Un concert d’été est disponible dès maintenant au Québec et dès le printemps 2022 en France : Découvrir
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